ÎLE DE LANZAROTE
La nuit est belle et douce, vivement 21h cependant.... Une idée jaillit mais oui, j'ai emmené mon
dictaphone, je vais pouvoir enregistrer mes impressions pendant les
quarts.... Il est comme neuf....
La relève arrive ou Cloclo, elle prend
le quart sans oublier de mettre son gilet de sauvetage avec sa ligne
de vie. La nuit, veiller seule, peut être un plaisir mais il faut
penser qu'un geste maladroit, un pied qui glisse, un malaise même si
la mer est belle peut vite devenir un soucis et si.....La mer est
là... Combien de navigateurs ont laissé leur vie pour avoir
négliger par gros temps de prendre les précautions élémentaires ?
Nous les deux nanas du bord veillons à respecter cette règle qui
pour les messieurs du bord ne semblent pas essentiel.... Je lui passe
les consignes, le vent ne devrait pas monter trop...pas de bateau en
vue....Et bon courage ! Moi, je file faire ma toilette et au
lit...Demain debout à 6h , je remplace le capitaine....
Nous arriverons à la Marina Rubican
vers midi, le samedi 13 octobre. Jean François apponte l'AMAZONE au
ponton d'accueil ou nous attende les marineros....employés de la
marina...Et une fois bien amarré, nous descendons Jean François et
moi (la traductrice) au bureau de la marina pour annoncer notre
arrivée et remplir les papiers d'entrée dans le port. La marina est
superbe, très récente. Mais l'employée au bureau d'entrée insiste
pour connaître la taille exacte du bateau, nous lui avons remis les
papiers, l'acte de francisation du bateau, la taille y est portée
dessus, 13, 97m. Nous sommes un peu surpris devant son insistance.
Nous retournons au bateau, les marineros mesurent le bateau...à
grande enjambée, et nous voilà promu dans les 15 m, le prix
avec.... Nous envisageons d'enlever sur l'étrave, le bout dehors
mais la sous barbe le maintient....Bref, difficile de faire une
réclamation....dans ces conditions...
Une place nous est attribuée, nous
redémarrons le bateau, dans le port tout se fait au moteur, et nous
allons là ou on nous l'a indiqué. Les amarres sont de nouveau
posées, le bateau est à quai ou sur catway...Nous pouvons penser au
repas, le capitaine commence d'ailleurs à s'impatienter. La table
est mise....Rangement du bateau, penser linge à laver, la toilette
avec douche.... Tout va...
La mer nous manque vite quand nous sommes au port,
mais nous sommes aussi contents de retrouver le port
pour se ressourcer après deux nuits de quart....et plus parfois.
La marina est vaste mais nous latrouvons vide, beaucoup d'emplacements sont
disponibles pour les voiliers et autres bateaux de toutes tailles.... C'est surprenant....
La marina fait parti d'un grand complexe immobilier et touristique
avec de nombreux restaurants et magasins « shopping »
sur les quais, ceci explique cela....Rentabilité !!!
Nous n'y resterons que deux jours....Le
temps de prendre une décision car nous devons nous promener entre
les îles une bonne vingtaine de jours.... Trouver un mouillage
pourrait être une solution plus économique mais les îles sont
volcaniques et il y a peu de plages avec sable...
Prendre le risque de perdre son ancre
qui pourrait crocher entre les cailloux n'est pas d'actualité.
Vigilance.... Pour le moment, les esprits se calment...
Ils nous manquent du matériel, le shiplander est à l'entrée du port. Nous y allons
Jean François et moi, pendant que les "jeunes" s'occupent de leur côté.
Nous regardons le matériel, nous croisons un client ...ça fait du bien d'entendre parler français..
C'est Maurice, un gars de la Grande Motte dans le sud....Son accent parle pour lui...Comme il est coutume, nous lui demandons d'où il arrive, et là stupeur ! Il nous explique qu'il vient de se lancer, cela fait quatre mois dans l'aventure de la mer sans connaissance....avec sa femme.Ils ont tout vendu, tout plaqué, maison, habitudes. Ils ont dans nos âges. Nous sommes ébahis, scotchés....Nous l'invitons avec sa femme pour prendre le café vers 14H, il préfère que nous allions à son bateau....
Rendez-vous est pris... Nous allons prendre le café, et nous faisons la connaissance de Ghislaine. Ils sont tous les deux charmants avec le soleil pour accent... Mais complètement fous, comment ont-il pu se lancer dans l'aventure aussi peu armer ? Il y a de quoi être éberlué...Ils nous racontent leurs aventures. Ils ont tout eu....vent, houle, vagues grosses comme ça ... Maurice c'est fait peur plus d'une fois....Ils viennent d'arriver, Maurice est fatigué, pour lui les quarts de nuit sont éprouvants,
il ne laisse pas Ghislaine de surveillance de nuit. Ghislaine est un peu dépitée, elle envisage de rentrer en France et de rejoindre Maurice aux Caraïbes. Nous les rassurons, ils sont devenus des marins aguerris, ils ont fait le plus dur !!! Maintenant ils ne craignent plus rien...
Nous prenons plaisir à discuter, Maurice est avide de conseils, Jean François les lui donne bien volontier...Nous, les nanas nous devisons .... Nous allons d'un bateau à l'autre.... Et ratons notre départ...Un jour de plus à la marina...Après tout personne ne nous attend !
Jean François propose de se faire tous les deux un ptit restaurant...Le temps se dénoue... Le temps est plus calme....Les vagues plus douces....Une tempête "cohabitation" est passée...
Jean François cherche la prochaine destination, consulte le site STW sur internet... Les navigateurs qui sont passés avant nous, ont laissé des avis... Choisir un lieu, pas si évident car il faut tenir compte des vents....Va ou le vent te pousse ! Va....
Demain matin 9h, nous prendrons la direction de l'est de l'île....
Dimitri est au commande, et manoeuvre dans le port, nous devons passer au ponton accueil pour rendre les clés des toilettes....et reprendre notre caution....
Puis le large, je mets la ligne de pêche, les eaux sont poissonneuses...Nous croiserons des bateaux à moteur équipés pour la pêche en mer...
Pas de poissons pour nous....
Nous allons au port de Calero, suivant les prix, l'amabilité, l'accueil, nous y resterons ou pas ?
A notre arrivée vers 12 H, nous accostons au ponton d'accueil mais le plan n'est plus d'actualité...Nous avons accosté tribord et c'est de l'autre côté. Je vais voir et croise Christine, une quimpéroise charmante installée dans l'île depuis des années....Elle me propose de m'emmener dans son véhicule puisque le bureau d'accueil est à l'opposé de notre accostage....Pourquoi pas ! Et me présente Jean Michel un lorientais résident aussi dans l'île. Le monde serait-il fait de Bretons... Amusant... Christine a un fiston de neuf ans...Elle vient d'acheter avec son mari un catamaran impressionnant, une cinquantaine de pieds... ils partent d'ici quelques semaines ...Je parle cned, elle m'explique que son fils est scolarisé sur l'île, pas le même parcours scolaire qu'en France. Il apprend 5 langues....En France, on est bien en retard... Et le suivi scolaire pendant le voyage se fera différemment.
Les formalités d'entrée faites, nous rejoignons la place qui nous est allouée pour deux jours minimum...Au fond du port, près du petit chantier naval.... Nous y sommes bien....