7)Panama
Le Panamá est un pays situé sur l'isthme reliant l'Amérique du Sud à l'Amérique centrale. Traversé par le canal de Panamá, le pays est limité au nord par la mer des Caraïbes, à l'est par la Colombie, au sud par l'océan Pacifique et à l'ouest par le Costa Rica.
Sa superficie est de 75 517 km2. La capitale et plus grande ville du pays est Panamá.
CINQ CONSEILS POUR LE PASSAGE DU CANAL DE PANAMA :
1) Offrez votre aide à un bateau ami avant de passer votre propre bateau :
Cela permet d'acquérir l'expérience nécessaire, mais aussi de démystifier ce passage et de comprendre le rôle de chacun à bord ainsi que le fonctionnement du canal. Vous serez d'autant plus relax pour passer le vôtre
2) Ecoutez et exécutez A LA LETTRE les ordres du pilote. Ils sont clairs, simples, il suffit de suivre! (ils parlent l'anglais ou l'espagnol au choix)
3) RESTEZ CALME
Il n'y a pas de quoi s'affoler, tout se passe en bon ordre. Un bateau bien préparé est le gage d'un passage réussi. La panique est mauvaise conseillère. Occupez-vous de ce qui se passe sur VOTRE bateau! Et tout ira bien.
4) Fuyez radio ponton
Ce fut le mot d'ordre à bord de L'Etoile de Lune aux Canaries avant de traverser l'océan. Il reprend du service ici. Sur les pontons les marins adorent jouer à se faire peur, à raconter l'histoire la plus rocambolesque sur le passage du canal. Le risque zéro n'existe nulle part, il y a toujours des circonstances qui font que le dérapage peut arriver. Mais en règle générale avec les trois premiers conseils, une majorité de bateaux passent correctement le canal.
PREPARATION DU BATEAU ET DE L'EQUIPAGE:
1)Protégez votre bateau :
- Recouvrir les panneaux solaires de matelas et de tout ce qui les protègera des toulines envoyées par les "guide liners" du canal. Attachez l'éolienne, elle ne doit pas tourner.
(touline : Petit cordage servant à haler une aussière dont le bout est lesté)
-Ne lésinez pas sur les défenses, vous louerez des pneus pour 3 dollars. Alternez-les avec vos défenses. Afin de ne pas abîmer votre coque entourez les défenses de tee-shirt (même s'ils sont déjà couverts, vous jetterez les vieux tee-shirts après) Les pneus fournis par Tito sont enrobés dans des sacs plastiques.
2)lorsque le pilote monte à bord, lui demander que les toulines soient envoyées à l'avant sur le pont. Pour cela à chaque envoi, tous les équipiers doivent se tenir à l'avant du mât. Les "guides liners" viseront ainsi le pont et pas les panneaux solaires ou l'éolienne! A charge de l'équipier arrière de récupérer la touline et de revenir rapidement à l'arrière. Il exécute un noeud de chaise dans le noeud de chaise de l'amarre et le tour est joué. (idem pour l'avant mis à part qu'il reste où il est!)
- Le noeud de chaise de l'amarre doit mesurer 3 pieds de diamètre (Ne pas oublier que les bites d'amarrage sont conçues pour cargos).
3) Préparez les amarres, posez-les bien en cercle, démunies de tout noeud sur le pont à côté de l'équipier en charge de récupérer ou de lâcher les amarres.
4) Dégagez le pont et les passe-avant, ainsi que tout l'environnement des taquets afin que les manoeuvres ne soient jamais entravées.
5) Si vous passez à couple d'un bateau. Prévoyez en plus des amarres louées pour le passage des écluses, des amarres en suffisance afin de vous "ficeler" efficacement au bateau qui vous accompagnera. (Amarre avant, arrière et des gardes... )
6) Au moment du tir de touline, suivez le cheminement de celle-ci afin de ne pas la recevoir sur la tête. Ne tentez pas de l'attraper au vol, laissez là atterrir sur le pont. Le choc n'est pas tendre, mais les coques sont capables de supporter cela.
7) Munissez-vous de gants et gardez-les le temps des manoeuvres.
8) Avant le passage, vérifiez la solidité de vos taquets.
9) Assurez-vous que les équipiers embarqués connaissent leur travail. (Nous sommes passés à couple d'un bateau dont les équipiers ne connaissaient pas le cheminement des amarres (hors des balcons, et non par dessus les filières... un tas de détails qui comptent). Une leçon vite et bien apprise avant le passage vaut mieux qu'un cafouillage en pleine action.
10) Intendance et repas des Pilotes:
Il faut prévoir un repas du soir pour le pilote de Colon, un petit déjeuner et repas de mi-journée pour le Pilote qui monte à Gatun.
A moins d'être nombreux à bord et d'avoir un cuisinier dont ont ait pas besoin comme équipier, préparez à l'avance des repas qui puissent se manger froid ou qui ne nécessitent pas de faire de longue cuisine. Le pilote qui est monté à Colon, a mangé, entre le Flat et les Ecluses. Il y a là, une période d'attente. Le pilote des écluses descendantes a partagé le petit déjeuner pendant la navigation au moteur entre la bouée et les écluses, puis il a demandé de manger dans la dernière écluse. Il faut comprendre qu'on fait beaucoup de choses en même temps, et s'attendre à ce que les repas se passent entre deux amarres à lancer, ou deux portes qui s'ouvrent. Bref, ne prévoyez rien de compliqué et laissez la main libre à l'improvisation. Prévoyez beaucoup d'eau, de sodas à mettre à disposition des équipiers et des pilotes, des friandises à grignoter...
A SAVOIR
1) Le passage est fatigant. Les premières écluses ne se passent qu'à la nuit tombée et l'arrivée au Gatun se fait parfois tard.
- Arrivez en forme
- Se munir d'une lampe éclairante pour bien repérer la bouée dans le lac où il fait très noir!
- Prévoir des chaussures qui ne glissent pas et qui supportent la fiente de Pélican pour l'équipier qui devra sauter sur la bouée du Gatun celle-ci est appréciée des Pélicans qui y laissent des cadeaux en abondance!
- Les équipages ont peu de temps pour dormir. Lorsque le pilote nous quitte, l'équipage se met à table, discute... on va se coucher tard, le pilote du lendemain arrive sur le coup des 6 heures.
2) La veille de votre passage, vous recevrez l'heure de rendez-vous sur le Flat F avec le pilote par votre agent. En général, ils prennent une marge pour être certains que vous y soyez. Il est aussi possible que les horaires changent. Il est impératif de garder sa VHF allumée et d'y faire une veille, les autorités du canal vous contacteront sur le 16 en cas de changement.
2) Dans le lac Gatun, il y a deux passages. L'un par la "route des bananes" (raccourci emprunté par les voiliers en général) L'autre par la longue route (une trentaine de milles). En janvier 2010, des travaux sont en cours sur la route banane. Tout le monde utilise donc la "longue route", c'est là que la vitesse du bateau entre en jeu. Au canal, lors de l'inspection, tous les bateaux inscrits sont enregistrés comme étant capables de soutenir une allure de 8 noeuds (si vous dites moins vous payerez plus). Lorsque le deuxième pilote monte à bord, il demande d'un petit sourire entendu :
"à combien va le bateau"
La réponse doit alors être précise et sincère, car il pourra planifier le passage dans les écluses en conséquence. Pour les plus lents, il contactera très tôt le matin les autorités pour éventuellement repousser de quelques heures le rendez-vous devant l'écluse Pedro Miguel.
3) Dans les écluses montantes (de Colon vers Gatun), le remous de l'eau est important. Veillez à être stables sur le pont et à tenir les amarres fermement.
4) Dans les écluses descendantes (de Gatun vers Pacifique) le remous est perceptible, mais beaucoup moins important que dans celles de Gatun.
5) La vitesse de montée ou de descente est en général d'un mètre par minute. Ce n'est pas lent, mais cette rapidité est tout à fait gérable pour les équipiers. Cette vitesse et gestion peut varier considérablement d'un passage à l'autre, selon que vous passiez ou non en même temps qu'un autre navire, sa charge influencera aussi les remous dans l'écluse surtout au moment où l'hélice de celui-ci se mettra en route. Veillez à ne pas être surpris.
6) Il est important que les équipiers gardent le bateau parallèle aux murs d'écluses, pour cela, il suffit de réguler le lâchez ou la reprise des amarres sur la descente ou la montée, tout en se synchronisant aux autres équipiers. Garder ses cinq sens en éveil, sans précipitation et restez concentré.
7) Passage à couple de voiliers. Le bateau le plus puissant sera celui qui guidera l'ensemble de la flotte. En général, les catamarans seront mis au milieu, il aura à chaque bord un monocoque. Dans ce cas de figure, les "équipiers" n'auront rien à faire dans les écluses, seule le barreur devra agir. Dans le cas de passage à deux bateaux, bien évidemment, seuls les équipiers extérieurs auront à travailler. Les bateaux se mettent à couple devant l'écluse Gatun (Colon) et restent à couple jusqu'à la troisième écluse de ce tronçon là. Idem pour les écluses côté Pacifique. Il y a un passage d'un mille entre la première écluse de Pedro Miguel et de Miraflores à parcourir à couple. Lorsque vous amarrez les bateaux, veillez à ce que les mâts ne soient pas parallèles. Il faut impérativement qu'ils soient décalés.
8) Bien que le passage sur remorqueur soit recommandé par les équipes du canal, il peut être scabreux. Il faut à chaque écluse se détacher du remorqueur et recommencer la "mise à couple", selon la hauteur de francs-bords, il peut arriver que cette opération inflige des dommages aux chandeliers... Néanmoins dans le cas où l'on est attaché à un "tuck", il n'y a pas de travail aux amarres, c'est le remorqueur, collé à la paroi de l'écluse, qui se charge d'elles pour les deux bateaux.
9) Dans les écluses passées de jour, il fait chaud! Vous passez en général entre 11 heures et 15 heures, prévoyez crème solaire écran total, casquette, vêtements légers, mais qui vous protègent, eau...
10) pas de trains pour nous.
A l'arrivée devant les écluses Gatun, des "guide liners" sont sur les quais de part et d'autre du corridor qui mène aux écluses. Les "guide liners" servent de "locomotive". En effet, ce sont eux, qui marchent "en choeur" avec nous. Les trains du canal sont strictement réservés aux gros navires. Les "guide liners" gardent en main la touline, l'équipier au taquet garde l'amarre, entre les deux, la touline... et en avant pour une marche forcée pour le "guide liner".
11) Dans les écluses de Colon (montantes) le guide liners nous suit dans les trois écluses, d'où un seul envoi de toulines et une seule récupération d'amarres à la fin.
12) Dans les écluses du Pacifique (descendantes) du fait qu'il y ait un canal entre Pedro Miguel et Miraflores, il y aura largage de touline et récupération d'amarre dans la première et nouvelle opération dans Miraflores pour les deux dernières écluses.
13) La montée des pilotes à bord est parfois rock and roll. Il faut se conformer aux directives de l'équipage du bateau pilote. Réduire l'allure et mettre en panne, ce n'est pas vous qui manoeuvrez c'est le bateau pilote qui gère l'approche et l'abordage.
DE L'AUTRE COTE
Sous le pont des Amériques, il y a plus de cinquante bouées d'amarrage du Balboa Yacht Club. Elles sont toutes occupées, même avec une réservation depuis Colon, il est très difficile d'obtenir une place actuellement. Le mouillage de Playta et de Flamenco sont vastes. Peu confortable, mais utile pour les dernières mises au point avant le grand départ. Un ponton existe côté Playta. On peut y faire le plein de diesel. Par contre par vent fort, il y a dans le port un fort courant. Il vaut mieux attendre un temps calme.
TRAVAUX CANAL 2010 A 2015 (voire 2019)
La société du canal de Panama travaille à son élargissement. Elle construit six écluses, trois côtés Colon, trois côtés Pacifique en parallèle avec les écluses existantes. De plus, afin que les "mégas-navires" puissent se croiser dans le lac Gatun, la société du canal procède actuellement au rognage des angles (travail de rabotage des îles et des rivages du lac par dynamite) ces travaux pourront influencer le programme de passage des navires.
AFFLUENCE ET CRISE ECONOMIQUE
Avec la crise économique, l'affluence des cargos a baissé légèrement. Le pilote nous disait que pendant quelques mois, il voyait les cargos à peine chargés de containers. Depuis peu, il voit une reprise.Les cargos sont de plus en plus chargés. Actuellement, une moyenne de 41 navires passent par jour, dans les deux sens. En général les gros navires (paquebots, cargos, tankers, navires de guerre) passent le canal dans le sens Pacifique-Colon depuis le matin tôt jusqu'en fin de matinée. Les gros porteurs qui vont de Colon vers le Pacifique passent l'après-midi et soirée. Les petites embarcations (voiliers et bateaux moteurs) sont programmées pour le passage "Miraflores" entre les deux trafics. IL EST IMPORTANT DE NE PAS RATER LE CRENEAU. Il ne faut donc pas traîner sur le lac Gatun.
PAVILLON DE COURTOISIE
Le pilote a fait enlever le pavillon du Panama. Celui-ci était usé. Par politesse envers les règles du Panama, les drapeaux abîmés sont remplacés (il existe un jour spécifique au Panama où tous les vieux drapeaux sont brûlés). Le pilote disait préférer ne pas voir de drapeau qu'un drapeau déchiré ou sale. Lors du passage des navires, la loi panaméenne sur les couleurs du pays est strictement respecté par certains pilotes. Que vous soyez de gros tonnage ou de petite envergure, un drapeau ce n'est pas ce qu'il y a de plus cher et il témoignera de votre courtoisie...
PRIX DU PASSAGE
Rappel :
Pour les bateaux inférieurs à 50 pieds, le prix du passage est de 600 dollars + 900 dollars de caution.
Le tout à verser EN ESPECES à la city bank
Tarifs de Tito (agent non officiel depuis 10 ans, la référence des marins)
Services : 100 dollars
4 amarres ET venue des inspecteurs du transit : 60 dollars
Pneux : 3 dollars (il faut prévoir 1 dollar par pneu pour qu'ils soient repris à Panama City)
visa touristique : 30 dollars
check-in check-out : 50 dollars
Besoin de personnes supplémentaires à bord (il faut 4 personnes en plus du capitaine et du pilote)
Des copains de bateaux peuvent se rendre utiles et sinon, Tito charge 75 dollars par personne.
PASSAGE SUR INTERNET
La famille et amis peuvent suivre en direct le passage des écluses sur le net. Des caméras ont été posées à l'écluse Gatun de Colon et à l'écluse Miraflores côté Pacifique. Les internautes peuvent également suivre l'évolution des travaux des nouvelles écluses prévues pour les "mégas-navires". Elles devraient être finies en 2015 selon les uns et 2019 selon les autres (?). Pour les bateaux candidats au passage vous n'oublierez pas avant votre passage de communiquer les liens par lesquels on peut vous suivre. Et puis, un bon plan est de faire un bref appel téléphonique devant l'écluse de Miraflores (pour ceux qui ont un cellulaire local ou iridium) afin que la famille soit prévenue du passage.
http://www.pancanal.com/eng/photo/camera-java.html?cam=Gatun
pour suivre l'écluse de Mira flores qui se passe généralement de jour (entre 11 heures et 14 heures locale (+5GMT) (+6 Europe l'hiver))
http://www.pancanal.com/common/multimedia/webcams/viewer-flash/cam-miraflores-hi.html
page en haute définition qui se met à jour automatiquement
ATTENTION :
Ceci est une carte postale d'un passage en particulier. Il existe autant de cas de figure que de bateaux qui passent. Nous vous livrons quelques infos qui pourront être utiles, mais il est important que les candidats au passage se tiennent prêts à accommoder leur comportement à la situation telle qu'elle se présentera pour eux. Nous reviendrons sur le sujet lors du passage de L'Etoile de Lune, si nécessaire.