extrait de miti http://www.autourdemiti.com

37 ans, pas toutes mes dents, mais la ferme intention de croquer dans cette vie qui défile trop vite aujourd’hui. Mettre un frein, prendre le temps de prendre le temps, ne s’obliger pour personne ou seulement pour le plaisir et surtout, surtout, voir et montrer à ma petite famille et un peu à vous aussi, comme le monde qui nous entoure, et qu’on oublie, est beau.

 

Qu’il est rempli de lieux magiques et méconnus, où se mêlent des paysages quelques fois désertiques quelques fois luxuriants, une faune ou les couleurs et les formes sont autant de feux d artifices et bien sur, parce qu’il est partout, l’Homme qui parfois parvient à entrer en harmonie dans ces décors si  proches de la disparition.

 

Voir ces îles que l’on ne connaît que par leurs noms et qui devraient disparaître si le niveau de la mer augmente encore. Découvrir ces zones où la nature parvient encore à être maîtresse, parce que l’Homme n’a pas encore découvert quoi exploiter. Se remplir les yeux, la tête, l’âme et le cœur de toutes les rencontres à venir.

 

Pour moi il n’y a pas une façon de partir mais bien autant de façon que d’équipage. Seulement, je crois qu’il y a deux grandes catégories, ceux qui partent pour un objectif précis comme une course que ce soit autour du monde ou de l’archipel du Frioul. Ceux la se préparent et quant la course est terminée, ils rentrent.

 

Certains plaisanciers suivent cette façon de procéder pour leur navigation. Trois semaines, direction la Corse, les îles Vendéennes ou les Baléares, préparation du départ et du retour prévue, avec un battement en cas de temps inadéquate pour la voile. Deux mois et c’est les Açores ou la Tunisie, un an et c’est un tour de l’Atlantique ou de la Méditerranée. Tout est prévu, planifié pas d’entorse au programme, « de toute façon, on reprend le boulot le 12 mai à 8h00 ».

 

Et puis ils y ceux qui partent pour « le grand départ »  comme ils disent et je crois que nous en faisons un peu parti. Ceux là partent après un gros raz le bol,  plaquent tout, s’achètent un bateau et tracent la route. Ou alors ils ont dédié leur existence à ce mode de vie, n’ont de bien que celui qui les mène où ils ont envie de déposer leur ancre. Ceux là, lors du départ c’est soit on revend et c’est difficilement concevable, soit c’est vraiment le grand saut.  L’avantage c’est que le point de non retour est déjà passé. Ils n’ont plus le choix c’est le départ ou le départ.

 

Il n’y a plus rien qui les retient à terre.

Pour nous, c’est un peu différent, l’idée de partir est aussi vieille que notre âge. Dissimulée au prime abord, mais revenant tel un serpent de mer sur le devant de nos pensées. Toujours là, sous jacente dans nos choix, dans nos discours, nous hantant presque. Rendant certaines envies caduques et impossibles à réaliser, d’autres dans une ligne toute tracée pour passer de l’imaginaire au réel.

 

 « Partir au Maroc ? Mais pourquoi ? On va partir, on pourra faire escale si tu veux. »

« Acheter une maison ? Mais pourquoi pas ? Après tout, on pourra la louer, ça nous fera une rente. »

 

L’idée était donc bien ancrée dans nos consciences. Il fallait maintenant la mettre en œuvre, créer un projet viable, avoir de l’argent. Tout cela s’est construit petit à petit, et on peu le dire, franchement lentement ! Mais bon, on ne voulait pas partir avec un stock de couches qui auraient triplé de volume au premier arrosage du pont, à faire craquer toute les jointures de Miti. Et je ne raconte pas de la masse nauséabonde qu’il aurait fallue transporter jusqu’à la première poubelle salvatrice à l’autre bout du trajet.

Car jeter par-dessus bord, il n’en est pas question, rajouter à la pollution, le moins possible. Donc le projet devait se réaliser après les couches mais avant la pré-adolescence des enfants pour qu’ils ne soient pas trop gênés de l’éloignement de leurs amis pendant cette période où ils en ont tant besoin. Cela nous a laissé du temps pour préparer, une maison, deux appartements et de quoi se mettre plein de bâtons dans les roues. En effet, pourquoi partir ? On a tout, pourquoi ne pas partir que pendant les vacances ?

On part avec toujours la possibilité de ne pas partir, de cette facilité qui nous tend les bras. Nous lançant des injonctions sur la sécurité, le manque qu’engendrera  la séparation d’avec la famille, les amis. De cette vie inconnue qui est devant nous et qui comme tout ce qui est inconnu fait peur à tous et surtout à ceux qui n’ont pas à l’affronter. Notre cas est donc un peu différent, on part, mais on peut rester. 



04/03/2012
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